Alors qu’aujourd’hui déjà, 80% des événements d’entreprise sont des séminaires, et que plus de 8 salariés sur 10 ont déjà participé à l’un d’entre eux, il y a fort à parier que demain, les rassemblements de collaborateurs vont continuer d’évoluer. L’occasion de faire le point sur les mutations en cours qui préfigurent les séminaires du futur.
Le séminaire a de l’avenir

Le monde du travail bouge, et vite. Nouveaux enjeux, emplois : le quotidien des entreprises ne cesse de se renouveler et implique de se réunir plus régulièrement. En effet le plus souvent, qui dit métiers émergeants dit nouveaux temps de formations et qui dit évolution de modèle dit nouvelles réunions stratégiques.
Aujourd’hui, la majorité des entreprise planifie un séminaire par an, et quand il s’agit de séminaires de direction, ce chiffre s’élève à 4 événements annuels dans 53% des entreprises. Selon une étude annuelle du cabinet Coach Omnium, les entreprises françaises dépensent par an plus de 8 milliards d’euros en séminaires.
Le mini-séminaire est le nouveau séminaire

La conséquence directe de cette multiplication des séminaires, c’est la réduction de leur durée. Le nombre d’escapade professionnelles (qu’on appelle aussi “offsite meetings”) d’une journée ne cesse ainsi d’augmenter, renforçant une tendance qui avait déjà commencé dès les années 2010, pour cause de réduction des coûts dans un contexte post-crise. 81% des séminaires ont ainsi lieu à moins de 3h du siège de l’entreprise.
Demain, les séminaires-éclair vont-ils aller jusqu’à remplacer la traditionnelle réunion d’équipe du lundi ? « Les entreprises ont compris qu’un message a plus d’impact s’il est délivré hors du bureau « , constate Arnaud Faucher, directeur du pôle Heavent Meetings chez Heavent Paris, l’organisateur du salon éponyme dans un article des Echos intitulé “Des séminaires moins longs, plus efficaces… hors du bureau”. Cette tendance semble surtout probable dans des espaces urbains denses, où la mobilité vers l’extérieur des centres actifs sera simplifiée, à la manière de Paris et l’Île-de-France.
On ne rassemble plus (que) les travailleurs, mais (aussi) les télétravailleurs

Depuis 10 ans en France, le nombre de freelances a augmenté de 126%, allant jusqu’à concerner 830 000 travailleurs et jusqu’à 25% des actifs de certains secteurs. Et il y a fort à parier que cette tendance n’est pas prête de s’enrayer. Accompagnée de l’essor du télétravail pour les salariés en CDD et CDI, elle renforce en tout cas la nécessité d’organiser des rassemblement physiques des collaborateurs, quels que soient leurs types de contrats de travail.
Les collectifs de travailleurs indépendants qui fleurissent aux quatre coins de l’hexagone auront eux aussi plus que quiconque besoin de se rassembler. Demain, alors que les relations hiérarchiques auront été gommées par un travail de plus en plus horizontal et collaboratif, il y a fort à parier que les travailleurs se rassembleront pour donner eux-même des valeurs à leurs actions, ou pour définir eux-même les grandes lignes stratégiques d’un manifeste porté par leur groupe.
De l’atypique oui, mais surtout authentique

Les actifs étant de plus en plus exigeants avec leurs conditions de travail, on privilégie donc de plus en plus des lieux atypiques irremplaçables par un simple conf call. Péniche, parc d’attraction, yacht, zoo, musée : tout est possible pour organiser son séminaire. Sauf que les collaborateurs aspirent de plus en plus à des expériences marquées par une certaine authenticité. Pour être plus proche de ses collaborateurs et favoriser un moment de détente et de complicité, on écarte donc les lieux trop excentriques pour des espaces nobles faits de davantage de simplicité comme les châteaux. Alors que de plus en plus de collaborateurs fuient les grandes villes, le trafic et le espaces saturées, un séjour au vert plus local suffit souvent à satisfaire l’envie de se ressourcer et le nombre de séminaires à l’étranger part en chute libre.
Le naturel et le local sont également attendus dans les assiettes : alors que l’opinion publique se mobilise pour limiter le changement climatique et la pollution, le zéro-déchet et les circuits courts deviennent les nouveaux mots clefs des événements d’entreprise. Des attentes qui viennent directement s’inscrire dans le label Iso 20121 qui oeuvre pour des événements plus propres et plus responsables.
Dans le futur, le télétravail est autant “travail” que “télé”.

Protection des données personnelles, 5G, objets connectés, voitures autonomes,… : la France compte de plus en plus d’entreprises ou start-up dédiées aux nouvelles technologies, ainsi que d’entreprises ayant fait leur transformation numérique. Avec elles, ce sont autant de collaborateurs dont les attentes sont fortes en terme d’équipement et de connectivité des lieux de séminaires. Si le Wifi est devenu un pré-requis pour 100% des comités de direction, et que 84% des clients vérifient la qualité du réseau lors de leur réservation d’un lieu, les attentes vont rapidement aller plus loin.
Demain, les nouvelles technologies permettront de renforcer les échanges entre les participants, que ce soit grâce aux interfaces vocales, aux objets connectés, ou à des solutions directement dédiées à l’événementiel comme les solutions d’interprétariat en simultané.
Elles prolongeront également l’événement physique dans le temps, notamment avec des systèmes de collecte des préférences ou d’envoi d’informations en amont, ou avec des bilans photos ou vidéo en aval. Les entreprises qui déployaient hier une application pour leur événement pourront également bénéficier d’un système plus souple avec l’arrivée des PWA (Progressive Web App) permettant de créer à moindre coût un mini-site fonctionnel pour leur séminaire.
Que des numéros 10 dans leur team-building

Parmi les différents types de séminaires (de formation, de direction, de management, etc.), le séminaire de cohésion progresse, avec un intérêt particulier pour le team building. Que ce soit pour intégrer les nouvelles recrues ou pour souder celles en place, ce concept né aux Etats-Unis dans les années 1980 est au coeur de toutes les demandes.
Tous les indicateurs sont d’ailleurs au vert pour que la tendance continue de s’imposer : avec l’influence de la culture collaborative des start-up, et dans le contexte des Jeux Olympiques 2024, les employés vont être de plus en plus partants pour se prêter aux jeux. Dans plus de 9 cas sur 10, les temps de team-building sont d’ailleurs identifiés comme des moments de détente.
Le séminaire du futur est fait pour les employés oui, mais aussi par eux

Plus que n’importe quelle autre réunion, les séminaires sont l’occasion de réaffirmer la culture d’entreprise auprès des jeunes générations en quête de sens dans leur travail et avides de projets fédérateurs. Les structures qui possèdent une culture forte génèrent d’ailleurs en moyenne 202% de revenus en plus par rapport à celles dans lesquelles les valeurs restent floue. Plus qu’une simple réunion d’équipe, le séminaire doit souder les effectifs et renforcer l’attachement à la marque employeur.
On choisit donc son lieu de séminaire comme on choisit ses vacances, comme en témoigne le succès d’ Airbnb for work. Les offres clef en main restent attractives, quand elles sont associées à un système de choix “à la carte” qui laisse la liberté d’élire le traiteur ou le prestataire de team building de son choix. Ainsi, le séminaire peut enfin être un moment “comme à la maison”… mais en mieux.